L'Abbé Pierre Maniragarura a ensuite indiqué l'objet de la nouvelle pastorale ses Intellectuels, des fonctionnaires et des Hauts cadres: «Il faut sortir de la généralisation, car chacun a une identité spécifique», a-t-il signalé. Pour lui, tout comme il y a des Ministres du culte, comme des prêtres ordonnés pour ça, et des consacrés à la vie religieuse, il y a aussi des Ministres de la vie matérielle, des chrétiens laïcs donc. «Désormais, ne vous souciez plus seulement d'être des hommes d'affaires, entrepreneurs ou banquiers, etc., soyez conscients aussi de la mission dont le Seigneur vous a confié pour le bien-être des autres; c'est absolument pour les autres que vous êtes ce que vous êtes», a martelé le Prédicateur.
Par là , il a invité les retraitants à s'interroger sur la façon de vivre la communion avec Jésus dans leurs occupations quotidiennes. Et de souligné que personne ne peut y arriver sans le concours du Saint Esprit.
«Conduits par l'Esprit Saint... soyons des témoins et disciples du Christ dans ce que nous faisons.»
La professionnalisation du domaine e l'Economie par l'inspiration à l'Esprit Saint
Abordant le premier point de l'enseignement du jour portant sur le fait d'être guidé par le Saint Esprit, l'Aumônier du secteur économique et financier, en se référant sur l'Évangile déjà mentionné, a insisté sur l'intérêt de s'ouvrir à l'Esprit Saint dans la réalisation de son affaire ou de toute autre activité économique. Il a rappelé que, tout comme ce verset qui avait ouvert le passage biblique auquel l'enseignement s'est référé était, «L'Esprit du Seigneur est sur moi...!» (Lc.4,18), s'est par la suite accompli par des actes réalisés après avoir dit que le Saint Esprit était sur Lui, que pareillement il y a des fruits de l'Esprit Saint qui doivent se manifester.
De même, «Chacun d'entre vous a le Saint Esprit qu'il a reçu à travers les Sacrements de baptême et de confirmation», a-t-il ajouté. Puis, il a parlé de la mission précise chrétienne baptisé, quand l'Esprit Saint est sur lui: apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres de son secteur d'activité. «Vous êtes des témoins et des disciples du Christ dans ce que vous fêtes», leur a-t-il rappelé.
Il leur a par-là expliqué qu'une fois éclairés par le Saint Esprit, ils changeraient même la perception qu'ils ont de leurs métiers, car, comme il l'a exhorté, celui qui a le Saint Esprit reçoit une puissance, une force intérieure, non pas pour opprimer l'autre ou faire recours à la ruse malsaine, mais plutôt une force qui procure au contraire un dynamisme intérieur, l'ardeur et l'infaillibilité du coeur à rendre témoignage à la vérité et à lutter pour la justice dans tout ce que l'on fait.
Il leur a demandé avec insistance d'oser détruire la structure déjà construite dans leurs domaines des affaires et de rompre avec quelques pratiques déloyales. «Nous devons émerger, non pas comme des simples banquiers, des simples femmes ou hommes d'affaires, ou des simples financiers, mais comme des chrétiens; c'est notre identité première», a-t-insisté.
Construisons notre Archidiocèse à travers une économie de communion
Le Prédicateur a également abordé le point de la contribution à la construction de l'Archidiocèse par des chrétiens intellectuels exerçant leurs fonctions dans les domaines des finances, des banques et de l'entrepreneuriat privé. Selon lui, il faut d'abord que chacun se dise en lui:
«l'Eglise est ma famille». C'est à partir du moment où il aura compris ça qu'il se sentira avec fierté, quelles que soient les circonstances, qu'il ne devrait pas se discriminer.
«Toute fois, tout comme il y a une délicatesse qu'une personne doit avoir en famille, ainsi il faut participer aux réunions et autres rencontres organisées aux différentes hiérarchies composant cette Eglise-famille, et surtout participer à l'apostolat», a-t-il ajouté. Il a souligné aussi certaines caractéristiques des gens qui s'estiment être réellement membres d'une famille: être en bonnes relations avec les autres membres de la famille, et accorder une grande importance à la relation entre frères et soeurs en tant que chrétiens. Pour lui, il faut que ces retraitants se rassurent que cette relation mène à de bonnes relations d'affaire, où le plus fort porte plutôt le plus faible à se relever. Il leur à encourager à promouvoir une économie de communion.
Etre des partisans de la paix par la promotion d'économie de communion...!
Pour expliciter la notion de partisan de la paix, l'Abbé Pierre Maniragarura a d'abord défini ce qu'est
«Avoir la paix». Selon lui, c'est nouer de bonnes relations avec son entourage, mais aussi pouvoir arriver à satisfaire ses besoins fondamentaux de façon autonome. Ensuite, il a élucidé la manière d'être partisan de la paix.
Pour cet Aumônier des intellectuels et des fonctionnaires, être partisan de la paix c'est faire en sorte que personne ne perturber la tranquillité de l'autre. Il en a déduit que pour avoir la paix, il faut que l'autre aussi soit en paix. Ainsi, la façon d'être un artisan de la paix selon le Prédicateur, ce serait d'aider l'autre à pouvoir émerger, en l'amenant notamment à créer son propre affaire, par exemple. Et il a par-là conseillé: «Apprenons aux autres à ramer».
Il a concédé qu'en affaire, bien qu'il faut être compétitif et imaginatif, car cela relève impérativement du domaine des affaires, il faut tout de même chaque fidèle laïc de ce domaine garde à l'esprit qu'il est d'abord un chrétien. Cela lui induira à plutôt se laissez-guider par le Saint Esprit, au lieu de se conformer aux pratiques du monde des affaires, parfois malsaines.
La retraite a été aussi marquée par l'adoration, la confession et l'Eucharistie, célébrée par l'Abbé Pierre Maniragarura lu-même, qui a invité ceux qui venaient de suivre la retraite Pascale, à continuer de bien cheminer vers Pâques, en suivant la voix de Jésus qui a intimé l'ordre: «Lazare, sors!», pour mener une vie de témoignage en Christ, en n'ayant pas peur de se défaire des pratiques anciennes, malgré leur profonde emprise.
Grâce-Divine Gahimbare, CEDICOM