La prédication de la deuxième soirée, on était avec l'Abbé Dieudonné Niyibizi, Responsable en chef de l'Aumônerie. Le fil conducteur de son enseignement était la méditation sur le sous-thème: «Guidés par l'Esprit Saint, soyons de bons serviteurs du peuple de Dieu». Il a commencé son enseignement par la méditation sur les saintes écritures du livre Biblique des nombres selon laquelle, sous l'égide de Moïse, l'histoire du peuple d'Israël était jalonnée par des luttes internes et externes dans le désert, mais que l'Éternel Lui-même dirigeait son peuple, avec toutes les preuves de la sagesse, de la bonté et de la prévoyance de Ce Dieu d'Israël, en y pourvoyant notamment aux besoins de ces pèlerins (Nb 11,4-5).
«Nous sommes des intendants, des gestionnaires, des pasteurs, des enfants... au services d'autres enfants dans la grande famille de Dieu», a fait observer l'Abbé Dieudonné Niyibizi, quand il prévenait aux acteurs politiques présents dans la retraite qu'ils doivent être conscients qu'ils sont vraiment redevables envers Dieu pour ainsi comprendre pourquoi ils doivent être de bons gestionnaires et de bons administrateurs des affaires de l'Etat. Pour lui, aucune autorité ne peut bien servir le peuple s'il n'use pas du don de soi, car il reconnait que cette mission n'est pas facile et que c'est un parcours accidenté, au point de soulever les lamentations de Moise envers Celui qui lui avait confié le peuple d'Israël, quand il s'estimait qu'il n'en pouvait plus. Ici, l'enseignement que le prêtre a fait ressortir aux Leaders politiques Burundais était de toujours se confier au Seigneur par la prière, avant toute prise de décision.
Le prédicateur a aussi soulevé le problème de maltraitance de certaines personnes prises pour
«déchets» par la société, alors que pour lui, elles sont en réalité le fruit de la marginalisation.
«Ce peuple Burundais, cette nation, est avant tout et reste le peuple de Dieu; c'est Dieu qui donne à chacun d'exister», a-t-il martelé le prêtre, prévenant que l'injustice et la misère des Burundais marginalisés brise le Ciel et arrive à Dieu. «C'est Dieu qui a créé le Burundi, c'est Lui notre Dieu; les Burundais sont ses enfants», a-t-il ajouté.
Les acteurs politiques appelés à organiser la société de façon que les enfants de Dieu vivent en paix
L'enseignement de l'Abbé Dieudonné Niyibizi s'est conclu sur son appel à à organiser la société de façon que les enfants de Dieu vivent en paix car, dans sa conception de la Paix, la faim dans le pays, la soif, les maladies, incarcération ou mise en exil, tous ça sont autant de facteurs déstabilisateurs de la paix. Ici, il reprenait l'Évangile selon Mathieu (Mat.25,34-39). A cela, il ajoute le fait pour les Burundais d'avoir connu une histoire blessante, avec comme impression que peu de Leaders politiques ont su écouter le Seigneur qui les invitait à s'aimer et à se pardonner, au lieu de faire le peuple porter le poids du passé.
Il leur a par ailleurs rappelé que chaque décision qu'ils prennent a un impact sur la société et la vie des enfants de Dieu. Et ces derniers ont, selon lui, ce qu'ils attendent des acteurs politiques: la paix shalom qui pourra se matérialiser l'assurance et l'apaisement des esprits des gens, les bonnes relations interhumaines et environnementales, et l'aptitude à épargner pour l'avenir. Et pour accomplir cette mission, une demande globale a été formulée: «Se mettre à l'écoute de l'Esprit Saint dans toute prise de Décision!».
C'est d'ailleurs ce dernier appel qui a constitué l'objet de témoignages de certains retraitants, au dernier jour de la retraite. Ce fut notamment le cas de Mme Jeanne D'arc Kagayo, Ministre à la Présidence Chargé de la Bonne Gouvernance. Elle a indiqué que cette retraite lui aura servi de l'occasion de revoir sa considération de l'Esprit Saint dans les décisions à prendre, en tant que Chrétienne: «Je suis heureuse que le Prédicateur m'ait rappelé de chaque fois écouter la Voix de l'Esprit Saint dans l'exercice de mes fonctions! J'aurai à prendre des décisions méditées et inspirées!» Cette retraite lui aura rappelé que lorsqu'elle prend des décisions inspirées, il y a des gens qui s'étonnent de sa sagesse, parce qu'ils ne savent pas qu'elle les prend couverte de la grâce divine.
La retraite s'est clôturée sur un moment de recueillement et du Sacrement de pénitence et de réconciliation. Ce fut également l'occasion de présenter les cinq prêtres nouvellement nommés par l'Archevêque de Bujumbura pour exercer leur pastorale dans l'Aumônerie des intellectuels, des fonctionnaires et des Hauts Cadres de l'Etat: l'Abbé Dieudonné Niyibizi (Responsable de l'Equipe), Mgr Jean Louis Nahimana, l'Abbé Pierre Maniragarura, l'Abbé Déo Bizimana, et l'Abbé Jérémie Bukene. La retraite etait la première de ce genre, car les précédentes étaient plutôt organisées sur la seule initiative de la Paroisse Cathédrale Regina Mundi.
Michel Nibitanga, CEDICOM