La crise du Coronavirus, qui concerne la planète entière, et pour laquelle personne n'est aujourd'hui épargné nous rassemble tout en nous éloignant. Elle est venue rompre la role du contact dans nos vies pourtant habituels depuis l'enfance. Nous vivons une situation inédite, qui révèle à quel point il est difficile de renoncer à notre culture corporelle du contact. Pourtant, toutes ces paroles échangées avec nos amis, toutes ces vidéos partagées, ne peuvent remplacer cette chaleur humaine. Quelque chose résiste.
La crise du Coronavirus, a confiné toute notre intimité...! L'échelle est tellement longue que c'est la moitié de l'humanité qui est confinée...! Oui, la moitié de l'humanité...!
"C'est la première fois que j'ai eu l'impression d'en faire partie, moi aussi...", me suis-je dit quand j'ai réalisé que j'en suis de ces milliards privés d'approcher mes proches. Très bizarre...! Comment se représenter 3,9 milliards d'humains confinés dans leurs maisons, si ce n'est plutôt pas tout le monde qui est privé d'approcher les siens...?
La crise du Coronavirus, le paradoxe : Si proche et si loin. Cette pandémie, on le voit, elle repose sur ce paradoxe: rassembler tout en séparant. Elle a beau nous rassembler, pourtant elle est loin de nous réunir. Elle nous rassemble, parce qu'elle exacerbe les inégalités sociales ou privées préexistantes, et en même temps elle sépare, parce qu'elle impose des gestes barrières, la fameuse distanciation physique.
Cette crise ne devrait pas tuer nos relations. Toutefois, le risque est là . Ne pas se donner la main, se garder à un mètre de distance physique risque de réduire la force de notre relation. Une relation incertaine risque de disparaitre ; celle faible de s'affadir. Qui ne voulait pas saluer son prochain y trouve une raison suffisante pour l'éloigner davantage. Nous devons plutot osciller entre la distanciation physique et la sauvegarde de notre relation sociale avec les autres.
Certes, nous vivons une période difficile mais il faut nous dire que ce n'est pas la fin du monde, que l'avenir proche nous réserve des meilleurs moments de retrouvailles. Cherchons plutôt à donner un sens nouveau à notre existence. Et dans l'entre temps, tachons de ne perdre aucune relation par ce fait que nous devons nou sgarder à distance. Que la distanc physique ne devienne pas un motif pour créer une distance relationnelle.
Michel Nibitanga, CEDICOM