Pourtant, le code de conduite des médias avait prévenu de s'interdire de tout commentaire malveillant à l'égard des partis politiques et de tout dénigrement des partis politiques ou des candidats
Alors que ce lundi 27 Avril, à 6 heures du matin, débutait déjà la campagne électorale au Burundi pour le triple scrutin prévu le 20 Mai 2020, on peut d'ores-et-déjà observer des messages non édifiants qui apparaissent sur les réseaux sociaux. C'est notamment le cas de certaines publications circulant sur Facebook, qui limitent seulement à deux les candidats actifs sur le terrain de la campagne électorale pour le scrutin présidentiel.
Pour la sauvegarde de la paix sociale et de la cohésion nationale pendant la période électorale, le code de conduite des médias avait pourtant prévenu de s'interdire de tout commentaire malveillant à l'égard des partis politiques et de tout dénigrement des partis politiques ou des candidats. C'est ce qui a été ressorti par le Conseil National de la Communication (CNC), quand il venait de se doter d'un code de conduite des médias et des journalistes pendant cette période électorale de 2020. Comme le souligne ce Code, l'objectif est de permettre aux médias d'assurer une couverture professionnelle.
Bien que ce code s'adressait principalement aux Responsables des médias reconnus par l'Etat Burundais et aux journalistes professionnels, certainement que
tout le monde est interpellé à contrôler sa conduite, afin de ne pas fragiliser le processus électoral. Il est vrai que les médias burundais ont déjà démontré qu'ils sont capables de manifester leur professionnalisme en période électorale, l'usage malveillant des réseaux sociaux, par des particuliers irréguliers, peut ruiner tous les efforts conjugués dans le domaine médiatique pour soutenir pacifiquement les élections .
Les trois scrutins prévus pour le 20 Mai 2020 sont les élections des députés et des conseillers communaux, mais également celle du Président de la République. Pour les scrutins présidentiels, le nombre de candidats est de sept, à savoir le Général Évariste Ndayishimiye, candidat du parti CNDD-FDD au pouvoir, Honorable Agathon Rwasa, candidat du Conseil national pour la liberté (CNL), Gaston Sindimwo, candidat du parti UPRONA, Léonce Ngendakumana candidat du FRODEBU, l'ancien Président Domitien Ndayizeye, candidat de la coalition KIRA, ainsi que les candidats indépendants Francis Rohero et Dieudonné Nahimana.
Les candidats au scrutin présidentiel du 20 Mai 2020, Photo tiré du journal en ligne "Yaga"
Les églises et les confessions religieuses exerçant leur mission évangélisatrice au Burundi ont maintes fois exprimé leur positionnement par rapport à la promotion de la paix. Rien qu'en dates du 14 et 15 Janvier 2020, dans un
atelier d'échanges stratégiques sur la paix et la réconciliation tenu à l'Hôtel Royal Palace, les responsables des Confessions religieuses au plus haut niveau, membres du Conseil Interconfessionnel du Burundi, CICB en sigle, avaient sorti un communiqué dans lequel ils avaient proposé entre autres mécanismes, l'accompagnement du processus électoral de l'an 2020.
Au niveau du CICB, on s'était donc proposé une pastorale interconfessionnelle utilisant notamment la stratégie d'animation spirituelle de la population Burundaise. Le plaidoyer pour la promotion d'une communication responsable et édifiante, et cela à différents niveaux, y compris au niveau des réseaux sociaux, faisait partie de ces stratégies, en vue de soutenir les initiatives de promotion de l'éducation civique. Les Responsables des Confessions religieuses au plus haut niveau, membres du CICB, veulent plutôt des messages conjoints d'apaisement.
Michel Nibitanga, CEDICOM