La politique est la forme sublime de la charité. Etre porté à la Magistrature supreme de la République pour présider aux destinées de tout un peuple est une mission qui appelle une grace particulière. Le nouveau président est à genou. Sur lui, on prie!
La date du 18 juin entre dans l'histoire du Burundi. Le Nouveau Président de la République du Burundi élu le 20 mai vient de prêter serment au Stade Ingoma de la Province de Gitega. Il a reçu de la part de Dieu grâce à la prière des représentants de différentes confessions religieuses, la bénédiction de Dieu. C'est à l'heure de l'Angelus de midi que la prière de bénédiction a été dite pour demander au Seigneur la bénédiction pour le nouveau Président S.E. Évariste Ndayishimiye. Les Évêques catholiques du Burundi étaient présents, signe qu'ils accordent une grande importance à l'investiture d'un nouveau chef de l'Etat, d'ailleurs connu comme chrétien catholique fervent. Etre Président de la République c'est une vocation à l'exercice de la charité au plus haut niveau. Etre choisi pour exercer du pouvoir sur les enfants de Dieu est une mission à laquelle l'élu mérite un soutien de la grâce divine.
La prestation de serment du nouveau Président s'est déroulé devant tous les membres de la Cour Constitutionnelle du Burundi. Le Président de la Cour Constitutionnel a d'abord procédé par la proclamation des résultats de l'élection, et puis a donné l'occasion à S.E Évariste Ndayishimiye de prêter serment dans les termes suivants :
«Devant Dieu le tout-Puissant, devant le peuple burundais, seul détenteur de la souveraineté nationale, moi Évariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi, je jure fidélité à la Charte de l'Unité nationale, à la Constitution de la République du Burundi, et à la loi...». Il a ensuite signé le procès-verbal d'investiture et puis reçu les insignes du pouvoir : le livre de l'unité national, celui de la constitution, l'armorie, le drapeau national et le bâton de commandement. Les honneurs militaires lui ont été rendus, le Président a passé en revue les troupes, et un peu après, une salve de 21 coups de canons a été tirée, pendant les honneurs militaires.
Son Excellence le Président Évariste Ndayishimiye, élu à la présidentielle du 20 Mai pour un mandat de sept ans, est investi avec deux mois d'avance sur la date prévue, car il devait initialement prendre ses fonctions le 20 Août, à la fin du mandat de S.E. Pierre Nkurunziza, décédé soudainement suite à un arrêt cardiaque, le 8 Juin, après 15 ans au pouvoir. C'est pour éviter une période d'incertitude de ces deux mois que la Cour Constitutionnelle, acquise à l'exécutif, avait décidé que le gagnant à cette élection présidentielle débute son mandat le plus tôt possible, sans période d'intérim.
Nouveau Chef d'État, le Président S.E Évariste Ndayishimiye, candidat du parti CNDD-FDD au pouvoir pour la présidentielle de 20 Mai 2020 et
proclamé vainqueur le 4 juin, est né en 1968, dans la commune de Giheta, en Province Gitega; à son jour d'investiture, il est donc âgé de 52 ans. D'abord militaire depuis 1995, quand il venait de quitter l'Université du Burundi à cause la guerre civile que connaissait le pays suite à l'assassinat de S.E Melchior Ndadaye, le premier Président de la République démocratiquement élu, c'est là qu'il rejoignit la rébellion du CNDD-FDD.
L'accord d'Arusha, signé en 2000, mettra progressivement fin à la guerre civile, et le CNDD-FDD acceptera de le signer, fin 2002, renonçant en effet au combat armé. A partir du moment où ce parti politique prendra le pouvoir, en 2005, Évariste Ndayishimiye va gravir plusieurs échelons pour occuper des places de rang supérieur: Il va devenir un des principaux chefs militaires du pays.
En 2005, il sera nommé Chef d'État Major Adjoint des nouvelles Forces de défense nationale (FDN), avec un rang de Général. Entre 2006 et 2007, il sera nommé Ministre de l'intérieur, de la Sécurité Publique. Il devient ensuite Chef de Cabinet Militaire à la Présidence, poste qu'il occupe jusqu'en 2014 pour prendre, l'année suivante, la tête du Cabinet Civil du Président Pierre Nkurunziza. En tant qu'Homme politique, sa popularité va monter depuis 2016, avec sa nomination en tant que Secrétaire Principal du parti CNDD-FDD, quand il a va devoir prendre sa retraite et quitter l'armée, malgré son grade de Général Major. Il y'avait un besoin de remplacer Pascal Nyabenda, dont le mandant de Secrétaire Principal expirait.
Lors d'un congrès organisé le 26 Janvier 2020 à Gitega, dans la Capitale Politique actuelle, les délégués du CNDD-FDD choisirent Évariste Ndayishimiye pour candidat à l'élection présidentielle du 20 Mai 2020. Son discours d'investiture reflétera alors la tournure de foi chrétienne. D'ailleurs, depuis la crise de 2015 et sa nomination en 2016 en tant que Secrétaire Principal du parti CNDD-FDD, il sera considéré comme un Homme politique modéré et plus influent. Candidat à l'élection présidentielle, il remporte le scrutin avec 68,72 % des voix, selon les chiffres préliminaires officiels annoncés par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), ou du moins avec 68,70 % selon la cour constitutionnelle qui le proclama Président de la République pour un mandat de 7 ans.
Aussitôt investi au pouvoir comme nouveau Président de la République du Burundi, S.E Évariste Ndayishimiye, de son allocution riche de messages d'espoir, l'opinion publique retiendra notamment les promesses de rapatriement adressées aux réfugiés burundais, civiles et politiques, interpellés à regagner leur patrie, mais aussi celles portées aux prisonniers dont les dossiers ont été déjà clôturés, mais dont le jugement n'est pas encore rendu, et celles des retraités qui vont bénéficier des soins de santé gratuits et une rente à peu près égale au salaire qu'ils recevaient avant la retraite.
Un dialogue inclusif a aussi été promis, aussi des commissions d'écoute des doléances du peuple et des audiences ouvertes à tout le monde. Des bons projets du coté politiquement adverse ont été aussi sollicités, afin d'instaurer un climat politico-social sain, et tourner ensemble vers la promotion du développement intégré. Signalons qu'au Burundi c'est la première fois que l'investiture d'un Président se tient dans une autres province que celle de Bujumbura, et que c'est aussi la première fois qu'un Chef d'Etat prête serment devant un public large, dans un stade, dans une cérémonie incluant la population ordinaire.
Michel Nibitanga, CEDICOM