Père Germán Arconada del Valle, c'est grâce au Père Jesús ZubirÃa O., Délégué Provincial du secteur d'Espagne de la Société des Missionnaires d'Afrique à laquelle vous apparteniez, que nous avons appris avec consternation votre retour au Seigneur. Avec ce Délégué Provincial du secteur d'Espagne, nous avons su que depuis le dimanche 18 octobre 2020, nous ne te verrons plus.
Depuis l'hôpital Ramón y Cajal de Madrid (Espagne), tu espérais te rétablir de ta maladie, comme tu l'écrivait aussi à l'une de nos collègues, Mme Aline Mpawenayo, via le WhatsApp. Mais l'Amour de Dieu étant grand par-dessus tout, à cette date, quand tu avais l'âge de 83 ans, tout a changé: ton Créateur t'a demandé de lui rendre ton âme, et tu as répondu par
"Oui", comme tu l'as toujours fais. Je sais que même ton
"Oui" de vie missionnaire ne datait pas de récent, car il y a de là 58 ans depuis que tu exerçais ta missions.
Pourquoi alors ne dois-je pas t'oublier, ô Père Germán Arconada del Valle? Parce que, non seulement tu m'a appris à être moi-même Missionnaire en évangélisant par les médias, quand je devais contribuer à la rédaction de la Feuille dominicale
«Kw'Isoko ry'Ubuzima», pour aider le peuple de Dieu à méditer la Parole de Dieu contenue dans les saintes Lectures liturgiques dominicales, mais également je sais que ta vie missionnaire est vraiment inspirante pour quelqu'un qui veut se sanctifier en portant la Parole de Dieu aux hommes,
«pourvu que le Christ soit annoncé» (Phil.1:18). C'est ainsi que ton décès me fait réfléchir sur ta vie ici au monde.
Toute ta vie a commencé à apporter joie, d'abord à tes parents, quand ils apprenaient qu'un futur Germán Arconada del Valle, a été conçu au sein de sa mère, mais surtout en date du 03 Mai 1937; c'était à Carrión, dans le Diocèse de Palentia, en Espagne. Dieu vous a donc créé de nationalité Espagnole, et vous avez voulu Lui vouer votre vie; c'est ainsi que, animé du désir d'être Missionnaire, vous avez suivi la formation à cette fin.
Et en effet, la date du 11 Septembre 1958 a été significative pour vous: vous êtes allé à Gap (en France) pour y faire l'expérience spirituelle de votre vocation missionnaire: c'était votre Année Spirituelle. Vous étiez allé apprendre à mettre le Christ au centre de votre vie pour l'imiter dans votre être missionnaire. Car, pour les missionnaires, l'Année Spirituelle fait partie de leur formation, et tout le programme de l'Année Spirituelle est pensé de façon à leur permettre de profiter au maximum de cette année spéciale pour se former personnellement, avec l'aide de l'équipe d'animation.
Autre aspect de votre Formation Missionnaire...? C'était votre Serment Missionnaire, que vous avez prêté le 28 Juin 1962, à Heeverle (en Belgique). En présence de vos frères assemblés, et de votre Père céleste, vous avez fait le Serment sur les Évangiles, de vous consacrer, jusqu'à votre mort, à la Mission de l'Église, selon les Constitutions de votre Société placée sous la protection de Marie Immaculée, Reine de l'Afrique.
Et finalement, votre mission va s'accomplir en date du 29 Juin 1963, à Logroño (chez vous en Espagne), quand vous célébriez votre ordination sacerdotale pour exercer le ministère ordonné en tant que prêtre consacré: vous êtes ainsi devenu Missionnaire de la Société des Missionnaires d'Afrique, et vous avez concrétisé votre voeu à la Mission de l'Église.
L'Eglise du Burundi va être la première à être honorée de vous accueillir, encore jeune Missionnaire. Depuis le 01 Janvier 1964, à Muyange, vous avez d'abord cherché à apprendre notre langue locale, le Kirundi, avant d'être transféré à Matyazo, au Diocèse Bururi, après six mois. Habitué à notre culture, vous avez été nommé Vicaire à Rutovu, depuis 20 Mars 1969.
Sans pour autant tout raconter sur votre parcours sacerdotal, disons tout simplement que vous avez exercé votre mission par amour de Dieu et de nous, vos prochains. Ce n'était pas seulement ici chez-nous, mais surtout en plusieurs paroisses, en tant que Vicaire. Les oeuvres humanitaires et la pastorale urbaine aussi ont fait partie de votre apostolat. Vous n'avez pas aussi oublié d'améliorer votre Formation apostolique; vous avez fait le Doctorat.
Est-ce que j'ai dit quelque chose sur l'exercice de votre évangélisation missionnaire par voie de publication écrite? Pourtant c'est d'ailleurs par là où il fallait que je commence! Car vous avez été particulièrement cher pour nous, anciens personnels de la maison «Kw'Isoko ry'Ubuzima», aujourd'hui devenue Centre Diocésain de Communication de Bujumbura, CEDICOM, sis dans les enceintes de la paroisse Cathédrale Regina Mundi.
Eh bien, car c'est vous l'initiateur de la feuille dominicale «Kw'Isoko ry'Ubuzima» de méditation de la Parole de Dieu lue dans les messes, le Dimanche, dont la maison d'édition, portant le même que la publication. Vous avez été Directeur de cette maison (1998-2014), avant que sa mission soit reformulée pour devenir CEDICOM, aujourd'hui dirigé par l'Abbé Dieudonné Niyibizi, qui continue à emboîter vos pas missionnaires d'évangélisation, aussi bien par cette même publication que d'autres canaux médiatiques adoptés.
La population Burundaise se souviendra toujours de vous surtout pour vos oeuvres humanitaires, notamment par la construction des centres de santé, mais aussi des actions sociales et apostoliques par la construction des écoles et des Eglises. En tout cas, ce ne seront pas les habitants de Gitega, de Bujumbura et de Muyinga qui en diront le contraire, sans citer d'autres pays qui auront bénéficiés de vos oeuvres, entre autres la Tanzania, à Benaco, quand vous y étiez parti en tant que réfugié et l'Espagne, votre pays natal. Nous continuerons à prier pour vous et pour tous ceux qui vous sont chers.
Puisse, Ô Père, repose alors en paix, et couronné par Dieu l'Éternel pour qui tu as voué ta vie! Et prie aussi pour nous, afin que nous devenions nous aussi de véritables porteurs de l'Evangile aux hommes, comme tu nous l'avait enseigné par ta parole et par tes actes!
Michel Nibitanga, CEDICOM