L'objectif global de cet atelier était de rassembler les idées permettant de définir le concept d'Université Catholique du Burundi dans sa nature, sa vision, sa mission, ses valeurs, ses axes stratégiques, son organisation et dans sa promotion d'une écologie humaine intégrale, tout cela participant à la mission évangélisatrice de l'Eglise.
Cet atelier a vu la participation de tous les Évêques membres de la Conférence des Évêques Catholiques du Burundi (CECAB), des prêtres, des consacrés, des personnalités issues des milieux académiques (professeurs et étudiants) et des milieux des affaires.
A l'ouverture des travaux de l'atelier, le mot de bienvenue fut prononcé par Son Excellence Mgr Georges Bizimana, Evêque de Ngozi, priant le Seigneur et souhaitant à tout un chacun de se laisser guider par l'Esprit de Dieu en vue de la réussite de l'atelier. De sa part, Son Excellence Mgr Joachim Ntahondereye, Evêque de Muyinga et Président de la CECAB, a rappelé qu'on ne s'était pas rassemblé pour réfléchir sur la création d'une Université de plus, mais que cela relève de la mission de l'Eglise d'évangélisation en profondeur de la société à laquelle devait participer cette Université.
Pour cela, il invitait les participants à donner leurs contributions en vue de concevoir et mettre sur pied un milieu académique qui accueillera des étudiants qui soient formés à devenir des hommes éminents par leur science, prêts à assumer les plus lourdes tâches de la société, en même temps qu'à témoigner de leur foi dans le monde ( Cf. Gravissimus Educationis, n°10).
Selon ce pasteur, l'Université qu'on envisage devrait être un élément d'évangélisation en profondeur de la société, mais en même temps une institution qui, de par la formation qu'on y dispensera, sera prête à combler le vide anthropologique qu'on observe dans notre société et à former à un humanisme intégral.
Le Gouverneur de la Province de Ngozi qui participait aux cérémonies d'ouverture de l'atelier n'a pas caché son espoir qu'une telle institution pourra combler les lacunes que connait le secteur de l'éducation dans la région et la sous-région en général.
Reconnaissant envers l'Eglise Catholique pour sa contribution dans le secteur de l'éducation, il a rappelé que le monde va vite au niveau des connaissances, d'où le besoin et l'urgence de la création d'une institution du genre pour notre société et pour l'Eglise, comme nous en entendons parler dans d'autres pays. Au nom du Gouvernement qu'il représente dans la province de Ngozi et au nom des habitants de la province, il a souhaité aux participants de passer de bons moments dans la province de Ngozi.
Prenant la parole, S.E. Mgr Gervais Banshimiyubusa, Archevêque de l'Archidiocese de Bujumbura et président du comité de pilotage pour la fondation de ladite Université, a fait noter que le moment était crucial pour l'Université qu'on veut fonder, une Université qui doit répondre aux attentes de l'Eglise-famille de Dieu, après les indications du Concile Vatican II et de l'Assemblée des Évêques pendant le Synode africain.
Selon ce président du comité de pilotage, la présence des gens des divers horizons veut souligner la volonté de coopérer avec tout le monde pour que cela réponde aux attentes de tous et que cette institution académique ne soit pas une Université de trop.
En effet, les Évêques, comme les membres du comité de pilotage auraient pu monter un projet à proposer à la CECAB et cela aurait été facile. Cela n'a pas été fait ainsi puisqu'on veut une Université Catholique qui sied à toutes les composantes de l'Eglise-Famille de Dieu, une Université où l'on acquiert des connaissances scientifiques, certes, mais aussi de l'expérience en humanité, une Université où chacun trouve sa place, croyant ou non croyant.
Les axes de réflexion devaient souligner la nature des travaux et les résultats qu'on y attendait. Le premier axe, qui fut développé par le Frère Emmanuel Ntakarutimana (op) était celui de préciser la valeur ajoutée que nous pouvons attendre d'une Université d'inspiration catholique au Burundi et son apport spécifique dans le concert des autres Universités déjà existantes. Le deuxième concernait les problèmes majeurs et les défis que doit relever cette institution au Burundi et dans la sous-région et fut développé par le Professeur Jean-Marie Katubadi, Directeur Académique à l'Université du Lac Tanganyika.
Cela devait conduire aux «valeurs fondant cette institution en vue de sa contribution spécifique à l'oeuvre évangélisatrice et à la mission de l'Eglise», comme on l'a suivi de la conférence du Père Antoine-Marie Zacharie Igirukwayo (ocd). Le couronnement des conférences fut celle du Frère Liboire Kagabo (op), traitant des travaux qui concernent les éléments devant contribuer au montage du projet: programmes (facultés et filières de formation), le système de gouvernance administrative, académique et financière, etc.
Chaque axe exploré était le résultat d'une synthèse faite par chaque conférencier à partir des réponses données par rapport à l'enquête qui avait été faite auprès des différentes catégories du peuple de Dieu, en soulevant chaque fois des questionnements qui s'en dégageaient. Les questions, les commentaires et les contributions ont enrichi les échanges après chaque présentation, ce qui permettait d'affiner les questions qu'il fallait approfondir en carrefours.
L'apport principal de l'atelier est qu'il en est sorti beaucoup d'éléments qui permettront de définir la vision et du concept de l'Université Catholique. Il est à noter que certaines solutions proposées seront transversales par rapport aux défis qui se posent, tout cela devant nous permettre d'accéder à une certaine décantation quant à la conception de cette institution académique qui se présentera comme une concrétisation de cette idée d'Université Catholique qu'on veut.
Aux cérémonies de clôture, les discours sont revenus sur l'intérêt manifesté par tous les participants dont les interventions manifestaient une ouverture du champ de la réflexion, ce qui donnera un ample champ de vision aux commissions techniques qui mettront en musique tous les éléments rassemblés.
Les participants se sont néanmoins rendus compte la grandeur et la lourdeur de la tâche à faire, par rapport aux ressources (humaines, matérielles, financières,..) disponibles, utiles et nécessaires pour la concrétisation du projet pour lequel il faut prier et travailler, en étant conscients de la proximité de Dieu, pour cette oeuvre que l'Eglise veut pastorale et évangélisatrice.
Abbé Lambert RIYAZIMANA, Service Informations et Communication Diocèse de Ngozi
Lu par Michel Nibitanga, CEDICOM